Nous étions tous très excités de passer en Bolivie. Lors de la préparation de notre voyage nous avions tellement entendu parler de ce pays que nous savions que nous allions y vivre des expériences uniques.
Le lendemain après l'école et le déjeuner, nous préparons nos véhicules (Ben et Mimi sont toujours à nos côtés) et nous nous dirigeons vers la douane. Il faut préciser qu'en dehors des douanes de la Terre de Feu, tous les autres passages frontières que nous avons fait sont des douanes "intégrées". Donc les deux pays sont représentés dans le même bâtiment. Nous entamons donc le processus : sortie des personnes du territoire chilien, sortie du véhicule du territoire chilien, entrée des personnes en territoire bolivien, contrôle légumes, fruits et là les choses se compliquent … l'entrée de nos véhicules en territoire bolivien. N'ayant pas beaucoup de véhicules étrangers qui passent par là, nous avons du sortir de la douane escortés par un douanier en quad et aller dans le village frontalier bolivien "Pisagua" aux services des douanes. Le passage de douane que nous avons pris est sensible car la majorité des véhicules qui rentrent dans cette région de la Bolivie viennent du port d'Iquique donc Pisagua est une zone de dédouanement principale. On nous demande d'attendre, très gentiment, et nous attendons, nous attendons… Le douanier revient vers nous et nous demande quels sont les pays voisins du Maroc, en clair où se trouve le Maroc? et nous voilà repartit dans une explication de notre voyage, du Maroc…. un vrai plaisir car toutes les personnes qui nous entouraient ont écouté. Finalement, cette histoire d'admission temporaire de nos véhicules nous a bien pris 3 heures. Et tout est bien qui finit bien! Nous dormons donc à une 30aine de km de la douane au pied d'une belle montagne que nous imaginons car il fait nuit! La seule chose que nous avons vu en nous stationnant pour la nuit c'est que le sol était sablonneux.
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Nous quittons Humberstone et entamons la montée vers la frontière Chili Bolivie. Pour aller en Bolivie il faut de nouveau traverser la cordillère des Andes et donc passer par des altitudes avoisinant les 4500 m pour arriver au village frontalier chilien "Colchane". La route est bien entendu très belle, les lumières de la fin de journée s'étalent sur tous les volcans et monts qui culminent autour de nous.Nous arrivons à Colchane de nuit et décidons de faire notre rentrée en Bolivie de jour. Donc direction dodo et à nous la Bolivie le lendemain.
Merci Mimi pour les photos de Santa Laura! N'ayant pas pu visiter cette mine car je travaillais sur le site, Mimi a partagé ses photos avec nous!
L'usine de salpêtre de Santa Laura a été fondée en 1872 par Abraham Guillermo Wendell Tizon. La même année, James Thomas Humberstone crée la Compañía de Nitratos del Perú qui fonde la Oficina La Palma. Les deux usines connaissent un développement rapide qui donne naissance à de véritables petites villes.
Toutefois, La Palma devient l'un des principaux producteurs de salpêtre de la région de Tarapacá tandis que Santa Laura connait une baisse d'activité au cours des vingt premières années du xxe siècle. À partir du début des années 1930, les exploitations subissent les effets de la grande crise de 1929 et surtout de la concurrence de l'ammoniac synthétique pour la fabrication d'engrais. En difficultés, les deux usines de La Palma et de Santa Laura sont reprises par la Cosatan (Compañía Salitrera de Tarapacá y Antofagasta) en 1934. C'est à cette époque qu'en l'honneur de son fondateur, La Palma prend le nom d'Oficina Santiago Humberstone. Un plan de modernisation de l'usine d'Humberstone est alors engagé qui portera le site à l'apogée de son développement au début des années 1940. Mais l'activité décline rapidement par la suite. La Cosatan disparaît en 1958 et les deux sites sont abandonnés en 1960. Classés monuments nationaux en 1970, ils se transforment alors en villes fantômes au milieu du désert d'Atacama. Et ceux sont donc ces villes fantômes que nous avons visitées! Toutes les photos que nous posterons ne pourront jamais faire ressentir les ondes très fortes de ces villages fantômes. L'ancienne mine de Humberstone possède encore toutes ses habitations, son école,son théâtre, son hôpital et son usine. La partie la plus impressionnant est celle des quartiers de vie car la partie usine a été conservée uniquement à 30%. Néanmoins, cela reste très impressionnant. Les locomotives qui transportaient le nitrate, les ateliers de fabrication, le groupe électrogène, la cheminée...bref, tout un monde minier à portée de vue et désert! Nous avons fortement ressenti que cette endroit a vécu! sur les murs de l'hôpital des tags, des dates de naissances... l'école où 5 classes ont été réhabilitées pour pouvoir être visitées... tout un monde déserté! Autour de Humberstone, de Santa Laura, beaucoup d'autres "oficinas" mines et des kilomètres et kilomètres de terres creusées, retournées; un paysage fascinant et en même temps désolant. Messieurs Carabineros de Pozo Almonte, un grand merci pour votre gentillesse et votre générosité. Grâce à vous nous allons pouvoir vivre nos dernières jours au Chili les cuves d'eau pleines! Les enfants se régalent en lisant le magazine des carabineros pour les enfants.
Nous commencions très sérieusement à désespérer de trouver de l'eau dans cette ville et étions près à acheter de l'eau potable en bidon de 20 litres pour recharger nos réservoirs, quand Cristobal apparait au volant de sa moto à côté de nos véhicules. Attiré par le beau camion de Ben et Mimi, il vient vers nous et entame la discussion.
Cristobal a été notre Zorro de Iquique! il nous a trouvé où charger de l'eau (un grand merci à José - grand ami de Cristobal - de nous avoir réhydraté dans cette zone aride!!), nous a permis de faciliter la communication avec les fournisseurs de gaz ( ceux ci ne voulaient pas nous recharger nos bouteilles de gaz étrangères), nous a invité pour un très très bon céviché chez lui, de nous avoir fait goûté "le" gâteau Iquiquien délicieux (le Chumbeque) et nous a permis d'avoir un rdv rapide chez une bonne dentiste car Maya a dû extraire un dent en urgence! On est bien d'accord : un vrai sauveteur! Cristobal est un passionné de motos et de voitures! Il fait des courses de moto cross au niveau national chilien et se positionne très bien. Sponsorisé par Kawasaki, il en porte fièrement les couleurs sur sa belle moto d'entrainement que nous avons eu la chance de voir et de suivre …. à notre vitesse en montant la magnifique côte de 600m de dénivelé qui va sur Alto Hospicio. Tout cela ne fait que pimenter le côté charmant, le sens de l'humour détonnant et la joie de vivre de Cristobal! Nous avons eu également l'occasion de rencontrer la compagne de Cristobal, Yuvana et sa fille, Estela. Estela a le même âge que nos enfants. Ils ont pu, grâce à Yuvana, passés deux petites heures au parc de jeux et partager de bons moments de rigolades et d'amitié. La séparation avec Estela fut un peu difficile. Meïssa a beaucoup "connecté" avec Estela, elle a apprécié sa gentillesse, son ouverture d'esprit et son calme! Yuvana, quant à elle, un plaisir de jeune femme, mature, douce avec les enfants et avec un sens de l'humour hors pair! Cristobal, un grand merci de tout coeur de notre part à tous les 5 ! Tu as été extraordinaire et tellement facilitateur durant notre séjour à Iquique! A très bientôt sur les routes d'Amérique du Sud et dans le désert marocain pour la course mondial de cross! Bref, je crois que vous avez compris, qu'après cette belle rencontre avec Cristobal, Yuvana, Estela, José, un autre Cristobal (ami du premier et adorable), Patrizio, nous avions un peu de mal à quitter Iquique! Mais bon, quelques kilomètres nous attendent avant de rentrer en Bolivie et aussi la visite étonnante de Humberstone et Santa Laura deux mines de nitrate abandonnées dans le nord du Chili! Une très belle route entre mer, montagnes et dunes de sable! Etonnante par son côté lunaire et ce majestueux océan Pacifique rejoint Tocopilla à Iquique.
Nous avons tenu de Tocopilla - soit 6 jours - à Iquique avec 250 l; je peux vous dire que, à 5 personnes, avec les enfants qui se remplissent de sable quotidiennement sur la plage, les douches, les repas, le ménage dans Meskellil, les toilettes… c'est un peu juste. Donc, nous arrivons à Iquique, avec un Meskellil assoiffé… Premier arrêt, la station service pour remettre un peu de gasoil et surtout de l'eau dans le réservoir de Meskellil. Nous demandons l'autorisation au pompiste de mettre de l'eau car la région étant malgré tout désertique, l'eau est une denrée précieuse! Après maintes et maintes discussions ils refusent! Bon, cela s'annonce mal! Nous continuons à chercher où remplir de l'eau! Mission impossible! Alors, nous allons faire des courses "repas" et cherchons un endroit où dormir. Sachant que nous devions trouver de l'eau, refaire un parallélisme de Meskellil, trouver une batterie, mettre les draps à la lavanderie, nous dénichons un parking ouvert gratuit sur la Playa Brava! Une immense plage, éclairée totalement de nuit! Nous arrivons à nous garer très près, tout en ayant les lumières dans notre dos. Comme par hasard nous sommes arrivés le jour des grandes marées; le bruit était tellement assourdissant qu'il couvrait tout le bruit de la ville qui était dans notre dos. Précision : cette plage est en plein milieu de la ville de Iquique. Iquique est tout en longueur, longe la côté et s'étale sur les hauteurs vers Alto Hospicio (ville dortoir de Iquique). Quelques immeubles d'une vingtaine d'étages et beaucoup de maisons en bois et de tentes de personnes qui ont subi les dégats du dernier tremblement de terre de 8,2. du mois de Mars! A savoir que presque dans toutes les rues on trouve des panneaux "voies d'évacuation Tsunamis" ou "zone de tsunami" : très rassurant! Depuis notre entrée à Santiago, nous avons, sur les conseils de Simo et Corinne, téléchargés une application sur notre téléphone qui nous permet de connaître l'activité sismique du Chili. LA TERRE TREMBLE APPROXIMATIVEMENT 10 à 12 FOIS PAR JOUR au Chili et bien sûr presque toujours la même région : le Nord du Chili! Les magnitudes évoluent entre 2,8 et 5,4 sur l'échelle de Richter depuis que nous sommes arrivés. Nous n'avons jamais ressenti quoique ce soit! alhdamoullilah Le côté particulier de cette ville est la présence de l'océan Pacifique si près des dunes et des montagnes: s'en est troublant! Un pélican vient se poser sur la plage où nous sommes! Nous avions déjà eu la visite de plusieurs oiseaux charognards digne du mauvais plan thriller. Le corps noir, le col plein de plumes noires gonflées, la tête rouge et le regard menaçant!
Là, ce fut autre chose ! l'oiseau très calme se ballade autour de nous, des enfants. Ben essaye de l'amadouer et arrive à le caresser. Il se laisse faire gentiment et ferme les yeux aux caresses sur la tête. Les enfants sont sidérés! Ce même jour nous déjeunons de la pêche aux crabes des enfants. Les crabes mesurent dans les 10 cm de large, leurs pinces sont fines. Ils sont de toutes les couleurs : les enfants aidés de Ben en ont trouvé des oranges, des noires, des rouges….et une fois dans la casseroles ils deviennent tous rouge sauf les noirs! Nous nous régalons. Un plaisir cette plage en marée basse : des étoiles de mer orange, un autre genre d'étoile de mer avec plein de bras toutes noires et une carapace dure, des poissons sangsues noirs qui restent agripper aux rochers, des moules, des bigorneaux… le sol est jonché de carapaces de coquillages, un vrai Alice au pays des merveilles façon Pacifique! Nous profitons de nos après midi libres "d'école" pour faire des excursions sur les plages rocheuses. Etoile de mer orange, mollusques en tout genre.... Je vous laisse imaginer le coucher de soleil! Ce fut une journée pleines d'émotions et de joies!
Nous quittons Tocopilla, les réservoirs d'eau pleins, l'objectif étant de trouver une petite plage sympathique où se poser pour le weekend. Cela semble facile au premier abord. Eh bien non! Nous roulons, roulons, croisons des plages de cailloux, toutes pleines de détritus! Sur notre droite et notre gauche, des bicoques abandonnées, des cadavres de voitures…Urco, village où les gens de Tocopilla nous ont déconseillé formellement de nous arrêter (drogue, prostitution colombienne…). Il nous a même été dit "ne regardez pas les gens" en traversant ce village. De toute façon, le lieu ne donne aucune envie de s'arrêter. Pour celles ou ceux qui croient aux ondes que dégagent un endroit, je peux vous dire que nous avions tous qu'une envie, s'est de détaler vite fait bien fait. Un mot suffirait à résumer le contexte : glauque! Un peu désespérés de ne pas trouver "le lieu"où se poser, les enfants frustrés de ne pouvoir profiter de la mer, nous nous arrêtons au contrôle douanier. Une zone franche n'étant pas très loin, ce poste douanier contrôle tous les véhicules pour s'assurer que les achats ne sont pas au delà du montant autorisé. Nous venant du sud, nous avons juste eu un joli tampon sur notre feuille d'admission temporaire du véhicule et pas de fouille! Nous quittons ce lieu et continuons à faire des recherches de lieux magiques. Ben et Mimi partent en éclaireur et trouve une petite plage pas trop sale, avec un terrain suffisamment plat pour caler nos camions et une piste accessible pour Meskellil car il est vrai que Pimouss passe partout mais pas Mekellil! Le sable et Meskellil ne sont pas particulièrement de bons amis! Nous sommes donc posés à 20h00 : début des festivités! On prépare le diner que nous faisons en commun car c'est l'anniversaire de Anouar et pour cela allumons un beau feu de camp avec les bouts de bois que Ben, Mimi et Anouar avait récolté à Tocopilla sur un terrain désaffecté. Car je peux vous dire que il n'y a pas un arbre ou une plante visible à 100 km à la ronde! Nous quittons Chuquicamata village et comme nous l'avons compris maintenant montons en altitude sur quelques km avant d'entamer la descente vers le niveau 0.
Je ne vous cache pas que nous étions tous impatient de nous retrouver au niveau 0. 0 METRE AU DESSUS DU NIVEAU DE LA MER! un rêve après toutes ces altitudes… La descente se fait très rapidement; une route droite en pente continuelle. Nous perdons 2000m sur 30 km!! Puis, derniers virages dans la montagne, qui nous font descendre au niveau de la mer : le niveau 0! Je suis la seule à souffrir des oreilles! J'arrive au niveau 0 et là je me rends compte que je n'entends plus rien de l'oreille droite! … J'essaye toutes les différentes techniques pour essayer de la déboucher mais en vain. Le village où nous arrivons est Tocopilla! Baptisé "capitale de l'énergie", car elle fournit toute l'électricité pour les mines environnantes dont la plus grande mine de cuivre du monde : Chuquicamata. C'est un village imbriqué entre l'océan Pacifique et une montagne impressionnante (genre 3000m). La population qui vivait du port de pêche s'est reconvertie il y a quelques années en mineurs car cela leur permet d'être mieux payés. Le village parait pauvre, les gens ne sont pas très ouvert. Alors que nous étions en recherche d'eau pour les réservoirs de Meskellil et Pimouss, nous rencontrons quand même une famille qui nous propose de venir les remplir de chez eux. Alhamdoullah! car sinon il aurait fallu attendre le lendemain, aller à la commune du village, acheté des tickets de mètres cube d'eau et aller remplir au grand réservoir que se trouve en haut de la ville! A savoir que le grand réservoir ne dispose que d'un énorme tuyau que l'on aurait eu du mal à bidouiller pour faire rentrer de l'eau dans nos camions! Nous dormons à côté de l'ancien port de pêche encore gardé par des gardiens de sécurité. Après une petite demie heure de discussion avec eux nous arrivons à négocier à remplir totalement nos camions chez eux car ils nous apprennent que d'ici à Iquique (prochaine grande ville) il est quasiment impossible d'avoir de l'eau… et oui!! nous sommes dans le désert! Je rajoute quelques photos du trajet du train à flanc de montagne! Ce train chargé d'acide sulfurique pour la mine n'arrête pas! Il passe jour et nuit!... |
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AuthorNous vous conterons notre voyage, vous nous conterez le vôtre. El Aalam, ou "le monde" est pour nous un lieu de respect, d'échanges et de découvertes Categories
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Novembre 2015
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