Nous avons quitté Riohacha, dernière grande ville de Colombie et capitale de la Guajira, le 6 août à 6h15 du matin. Nos amis de A Rodar La Vida et Guillermina et Leo qui avaient quitté Riohacha 2 jours avant nous pour la frontière ont été bloqués par la douane des véhicules Vénézuélienne. Pour nous c’est un avantage car nous savons que si nous allons vite et passons toutes les douanes sans problèmes nous pourrons partir tous ensemble. Nous arrivons à Maicao, ville frontière de la Colombie. Nous faisons un peu de change des derniers pesos colombiens qu’ils nous restent, rencontrons un des députés en liste pour les élections de la Guajira qui nous offrent le café (vite, vite, vite on doit partir! ) c’est un libanais heureux de trouver des marocains avec qui parler et vroum direction la douane de Paraguachon. Nous passons Migraciones Colombienne des personnes sans soucis. De là, on se dirige vers la DIAN (douane des véhicules) pour informer que nous quittons le territoire Colombien et là les choses se compliquent. Le responsable qui gère la sortie des véhicules étrangers n’est pas là.Il faut attendre demain. Anouar à force de beaucoup de calme et de force de persuasion convainc un autre douanier de nous faire les papiers de sortie. Pendant ce temps Fernando de A Rodar la Vida - qui est à la frontière Vénézueiiene depuis deux jours, est enfin arrivé à négocier avec la SENIAT (douane des véhicules) pour quitter la frontière et les laisser passer - nous envoye des messages sans arrêt pour nous dire de nous activer afin que nous puissions profiter du moment de « tendresse? » du douanier de la SENIAT. Nous volons vers la frontière vénézuelienne qui se trouve à quelques 4 km de la frontière Colombienne dans un paysage assez chaotique et trouvons enfin nos amis. Il faut que je vous dise que c’est la deuxième douane qui nous demande de voir le numéro de châssis sur le moteur. Le souci c’est que nous ne le trouvons pas. Donc après quelques tractations bien menées avec le douanier, il accepte de nous laisser partir. Comme on dit bien chez nous, 3ala oujeh les argentins, car cela fait trois jours et deux nuits qu’ils attendaient qu’on les libère de la douane. A nous le Vénézuela!…après tout ce que nous avons entendu sur le Vénézuela, tout ce que nous avons lu et ce que le commun des mortels sait de ce pays…nous rentrons avec un peu d’appréhension et en même temps de joie à l’idée de commencer une nouvelle partie de notre périple, que nous étions loin d’imaginer. Nous rencontrons des queues devant les supermarchés. L’itinéraire pour traverser le Vénézuela est le suivant : Plusieurs personnes nous avaient recommandés de faire notre premier stop dodo après la ville de Maracaibo. Nous roulons donc les 110 km qui nous séparent de cette ville et bien sur nous arrivons de nuit dans un village que les policiers nous avaient recommandé pour dormir.
Sur ces 110 km nous avons été arrêtés par les Alcabalas 2 fois sachant qu’il y en a tous les 20 à 30 km. Qu’est ce que sont les Alcabalas? ceux sont des postes de contrôle de la Garde Nationale qui ont pour rôle de contrôler les véhicules, les passagers, les papiers. En bref, il faut être très patient durant ces arrêts contrôle car la « tendresse » n’est pas franchement au rendez vous. Nous ne serons jamais assez reconnaissant envers nos amis argentins de nous avoir attendu; car le fait de s’arrêter tous les 3, de descendre tous ensemble des camions, et de voir le militaire entouré des 3 garçons bras croisés en posture « oui, que peut on faire pour vous? » fait que ce dernier se sent un peu débordé et à tendance à nous lâcher plus rapidement. Car des argentins qui passent par le Vénézuela, oui, mais des marocains avec un passeport à l’envers, qui voyagent en famille avec des enfants, c’est franchement pas commun! Donc, en conclusion, nous apprenons rapidement que pour faire 100km, il faut compter 2h30 à 3h selon le types de militaires que nous rencontrons. Voici en images quelques photos de la route; c’est assez désertique. L’eau semble être un réel problème. Les quelques magasins que nous voyons sur le bord des routes sont assez mono produits et peu approvisionnés. Par contre, en terme de fruits et légumes, je sens que nous allons être gâtés. Nous nous arrêtons justement pour faire le plein de fruits pour les jus du matin et sommes atterrés (ou ravis!!) de voir les prix. Pour moins de 5 dh nous achetons un ananas magnifique, une dizaine de bananes, un melon cantaloup…. Nous savions que le Bolivar, monnaie vénézuélienne, ne valait pas grand chose. Pour vous donner une idée, 300 bolos (diminutifs de la monnaie, lol) valent 1 dirham…donc je vous laisse y penser. 1 dollars vaut au marché noir 650 bolos, au marché officiel 6,6 bolos…. cela fait réfléchir. Donc quand nous avons fait le change, nous nous sommes retrouvés avec des liasses de billets qui nous ont fait sentir à quel point la situation est particulière ici. Bon, je retourne à mes moutons, donc, nous arrivons de nuit à Dabajuro, et trouvons où arrêter nos véhicules fatigués d’avoir tant conduit surtout pour nous qui sommes réveillés depuis 05h30 du matin et qui avons enfilés 300km ce jour là, agrémentés des aventures frontières et alcabalas. Nous dormons à côtés des camionneurs, car tout voyageur qui se respecte, sait que ceux sont les endroits les plus sécurisés pour dormir. Aucune envie de cuisiner, trop épuisés, nous allons au bouiboui d’à côté, où nous mangeons une arepa de mais (galette de farine de maïs) en forme de hamburger avec viande, oignon, avocat, salade, tomate pour la modique somme de 3dh. No comment! Fin de cette première journée au Vénézuela et du dernier jour de notre deuxième année de voyage!
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Etant si loin de chez nous, nous sommes fiers de notre Maroc qui soutient ses citoyens à travers son Ministère et ses chancelleries à tant de milliers de kilomètres.
Nous avons été très touchés par vos messages, inbox, commentaires suite à notre dernier post et tenons à vous en remercier tous : Meïssa, Mehdi, Maya, Anouar et Malika Nous quittons la Colombie aujourd'hui inchallah. En direction du Vénézuela. Eh oui vous avez bien entendu! Nous étions à deux jours d'arriver sur Cartagène des Indes pour essayer de négocier encore les prix exorbitant des bateaux, quand le Minsitère des Affaires Etrangères et de la Coopération nous a appelé pour nous demander de nous présenter au Consulat du Vénézuela à Barranquilla. Grâce à l'appui du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération marocain, à l'équipe de Mme Radi et de Mme Bichri, nous avons pu obtenir un visa du Consulat du Vénézuela aujourd'hui. Un visa de 15 jours qui nous permet de traverser les 2000 km qui nous séparent du Brésil. Nous tenons à remercier très vivement le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération pour leur implication, leur soutien et leur gentillesse. Ce fut une lutte acharnée que nous avons gagné grâce à vous. MERCI L'itinéraire donc modifié de notre projet initial sera dorénavant : Vénézuela, Brésil (et peut être Guyane Française pour embarquer Meskellil sur un bateau en direction de l'Europe). Certes, nous n'aurons pas fait l'Amérique Centrale, mais qui sait, peut être pourrons nous le prévoir d'une autre manière dans quelques mois... Certains d'entre vous nous ont proposé des sites de Crowdfunding, des idées pour la vente de l'artisanat que nous fabriquons nous mêmes, des recherches de partenariats avec des marques d'artisanat marocains...nous avons même une personne qui s'est proposée à démarcher des entreprises au Maroc pour nous! Nous nous sommes sentis très flattés et très touchés par ces marques de générosité. MERCI de nous soutenir autant. Cela nous a permis de garder la tête froide. Nous sommes content d'avoir trouvé cette solution, tout en ayant un peu d'appréhension quant à la traversée de ce pays. Nous vous ferons un reportage complet Venezuela, pays qui nous intrigue tous. Nous risquons d'avoir quelques jours d'absence internet car nous rentrons dans un nouveau pays et nous devrons nous organiser comme d'habitude sur ce thème.
Le 3 Juin 2015 nous sommes arrivés sur la côte colombienne. Depuis nous avons passés les examens des enfants et visites un grand nombre de contacts que nous avions sur la côte. Cela fait presque deux mois que nous cherchons à sortir de la Colombie. Que nous étudions toutes les possibilités qui s’offrent a nous. Le plan initial, organisé à notre sortie du Maroc, était de prendre le ferry qui va de Cartagene des Indes en Colombie, à Colon Panama à un prix très correct de 2500 dollars tout compris : le véhicule et nous comme passagers. Car je vous rapelle que la difficulté d’avoir un camping car comme Meskellil est que nous ne pouvons pas le laisser seul sur un bateau sans prendre le risque de le retrouver totalement cambriolé a l’arrivée. Malheureusement ce ferry a arrêté son activité au mois d’avril et la seule solution qui nous permette de passer au Panama avec Meskellil, en étant avec lui dans le bateau, coûte 3 fois le budget initial que nous avions prévu c’est à dire 7500 dollars. Nous avons rencontré presque tous les agents maritimes de Cartagene durant ces deux mois, étudié les différentes propositions mais tout est hors de prix pour notre bourse. Car si nous payons un tel budget nous n’aurons plus d’argent pour ramener Meskellil en Europe et continuer sur le prochain continent. Nous avons donc envisagé de changer notre itinéraire initiale en nous dirigeant vers le Venezuela puis le Brésil pour pouvoir revenir avec Meskellil vers l'Europe et donc dans ce cas abandonner l’idée de faire l’Amérique Centrale.
Malheureusement l'obtention du visa pour le Venezuela s'avère très compliquée car nous ne l'avions pas prévu avant notre départ du Maroc. L’ambassade du Maroc en Colombie et le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération font de leur mieux pour nous aider dans nos démarches et nous les en remercions vivement. Cette situation nous pèse lourdement comme vous pouvez l’imaginer car tourner en rond sans avoir de visibilité sur où nous allons et comment continuer de manière perenne est difficile. Durant notre séjour sur la côte colombienne, la rencontre avec Veronica Rezk et Fernando Rios de A rodar la Vida, deux argentins, voyageant en Kombi collection en Amérique du Sud, nous a permis d’envisager la possibilité de produire des objets nous mêmes pour les vendre tout en faisant la promotion du Maroc. Ainsi Veronica et Fernando nous ont appris - et surtout aux enfants qui sont en vacances - à fabriquer des petits cahiers fait main a base de materiel reciclable. Nous avons acheté tout le materiel nécessaire et nous nous sommes mis à la tache tous les cinq. Depuis quelques semaines nous avons entamé la vente de ces produits que nous fabriquons nous mêmes ainsi que la vente de petites Khmissates que nous avions emmené avec nous. Le fait de mettre des images de la culture, des paysages et us et coutumes du Maroc a beaucoup de succès. Meskellil est l’élément attracteur. Les personnes viennent, nous posent des questions sur le Maroc et suite à l’échange qu’ils ont avec nous et les enfants, achètent des cahiers aux couleurs de notre pays et des khmissates. Nous gagnons quelques sous ce qui permet de soulager ce budget dépenses occasionné par notre situation de blocage en Colombie. Nous avons donc entamé la phase comment vivre en essayant de subvenir à nos besoins de manière autonome en touchant le moins possible a nos économies.
Les enfants sont heureux de vivre cette nouvelle expérience car nous attirons beaucoup de monde, nous échangeons beaucoup et ils ont le sentiment de participer à leur maniere au financement de notre quotidien. Bien entendu nous faisons tout cela dans la joie et la bonne humeur. L’autre point positif est que nous nous rapprochons beaucoup des artisans colombiens qui sont heureux de partager avec nous leurs expériences et leur quotidien. Donc, à tous ceux qui nous posent la question où êtes vous, nous répondons entre Cartagène et Riohacha et pour ceux qui nous demandent quelle est votre prochaine étape, nous répondons nous sommes en attente pour encore quelques jours de voir si nous obtiendrons le visa du Venezuela. Sinon, nous prendrons le bateau qui va au Panama tout en sachant que c’est une solution très couteuse et qui aura des conséquences importantes sur notre futur car nous n’aurons pas l'assise financière de ramener Meskellil en Europe et nous devrons donc le laisser au Mexique le temps de trouver une solution … La solution de le vendre sur place s’avère tres compliquée pour un véhicule avec plaques Marocaine…si ce nest imposible. Donc, si vous avez d’autres idées à vos claviers, nous sommes preneurs. |
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AuthorNous vous conterons notre voyage, vous nous conterez le vôtre. El Aalam, ou "le monde" est pour nous un lieu de respect, d'échanges et de découvertes Categories
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Novembre 2015
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