Nous arrivons à Maicao, ville frontière de la Colombie. Nous faisons un peu de change des derniers pesos colombiens qu’ils nous restent, rencontrons un des députés en liste pour les élections de la Guajira qui nous offrent le café (vite, vite, vite on doit partir! ) c’est un libanais heureux de trouver des marocains avec qui parler et vroum direction la douane de Paraguachon.
Nous volons vers la frontière vénézuelienne qui se trouve à quelques 4 km de la frontière Colombienne dans un paysage assez chaotique et trouvons enfin nos amis.
Comme on dit bien chez nous, 3ala oujeh les argentins, car cela fait trois jours et deux nuits qu’ils attendaient qu’on les libère de la douane.
Nous rencontrons des queues devant les supermarchés.
Sur ces 110 km nous avons été arrêtés par les Alcabalas 2 fois sachant qu’il y en a tous les 20 à 30 km. Qu’est ce que sont les Alcabalas? ceux sont des postes de contrôle de la Garde Nationale qui ont pour rôle de contrôler les véhicules, les passagers, les papiers. En bref, il faut être très patient durant ces arrêts contrôle car la « tendresse » n’est pas franchement au rendez vous. Nous ne serons jamais assez reconnaissant envers nos amis argentins de nous avoir attendu; car le fait de s’arrêter tous les 3, de descendre tous ensemble des camions, et de voir le militaire entouré des 3 garçons bras croisés en posture « oui, que peut on faire pour vous? » fait que ce dernier se sent un peu débordé et à tendance à nous lâcher plus rapidement. Car des argentins qui passent par le Vénézuela, oui, mais des marocains avec un passeport à l’envers, qui voyagent en famille avec des enfants, c’est franchement pas commun!
Donc, en conclusion, nous apprenons rapidement que pour faire 100km, il faut compter 2h30 à 3h selon le types de militaires que nous rencontrons.
Voici en images quelques photos de la route; c’est assez désertique. L’eau semble être un réel problème.
Les quelques magasins que nous voyons sur le bord des routes sont assez mono produits et peu approvisionnés. Par contre, en terme de fruits et légumes, je sens que nous allons être gâtés.
Nous nous arrêtons justement pour faire le plein de fruits pour les jus du matin et sommes atterrés (ou ravis!!) de voir les prix. Pour moins de 5 dh nous achetons un ananas magnifique, une dizaine de bananes, un melon cantaloup….
Nous savions que le Bolivar, monnaie vénézuélienne, ne valait pas grand chose. Pour vous donner une idée, 300 bolos (diminutifs de la monnaie, lol) valent 1 dirham…donc je vous laisse y penser. 1 dollars vaut au marché noir 650 bolos, au marché officiel 6,6 bolos…. cela fait réfléchir.
Donc quand nous avons fait le change, nous nous sommes retrouvés avec des liasses de billets qui nous ont fait sentir à quel point la situation est particulière ici.
Bon, je retourne à mes moutons, donc, nous arrivons de nuit à Dabajuro, et trouvons où arrêter nos véhicules fatigués d’avoir tant conduit surtout pour nous qui sommes réveillés depuis 05h30 du matin et qui avons enfilés 300km ce jour là, agrémentés des aventures frontières et alcabalas. Nous dormons à côtés des camionneurs, car tout voyageur qui se respecte, sait que ceux sont les endroits les plus sécurisés pour dormir. Aucune envie de cuisiner, trop épuisés, nous allons au bouiboui d’à côté, où nous mangeons une arepa de mais (galette de farine de maïs) en forme de hamburger avec viande, oignon, avocat, salade, tomate pour la modique somme de 3dh. No comment!
Fin de cette première journée au Vénézuela et du dernier jour de notre deuxième année de voyage!